Infections en réanimation

Bon nombre de malades arrivent en réanimation à cause d’une maladie infectieuse grave.

Mais beaucoup de patients déjà hospitalisés en soins intensifs vont aussi présenter des infections, survenues au cours de leur séjour.

Ces infections sont fréquemment des pneumonies, des infections urinaires ou des septicémies. Elles sont dues à des bactéries, et plus rarement à des mycoses.

Il s’agit presque exclusivement « d’auto-infections ». C’est-à-dire que le microbe causant la complication est porté par le patient, et non pas transmis par l’environnement ou les soignants.

 

Comment et pourquoi surviennent ces auto-infections ?

Chaque individu sain porte environ 1000 milliards de microbes sur la peau et 10.000 milliards dans le tube digestif, mais également dans la bouche, les bronches, les voies urinaires…

Ainsi, chacun d’entre nous est porteur d’un écosystème complexe qu’on appelle le microbiote, avec des milliers de micro-organismes différents, en plusieurs milliards d’exemplaires. Parmi ceux-là, une partie est qualifiée de « pathogènes opportunistes ».

Ces pathogènes opportunistes sont des bactéries que l’on trouve donc de manière tout à fait normale dans nos organismes, sans inconvénient, mais qui peuvent s’avérer dangereux pour notre santé quand nos défenses immunitaires sont diminuées.

Nos défenses immunitaires sont constituées par notre peau, nos muqueuses, l’équilibre de notre flore normale, nos anticorps, nos globules blanc…

Quand un malade est en réanimation, il a fréquemment des cathéters de perfusion, des sondes, des drains et autres tuyaux nécessaires aux traitements. Mais ces dispositifs sont des portes d’entrées potentielles à travers la peau ou les muqueuses ;

De même, les défenses immunitaires sanguines sont rapidement altérées après une première grosse infection, un traumatisme, ou par certains médicaments ;

Enfin, notre microbiote normal se trouvera modifié après une première cure d’antibiotiques, et le restera pendant 6 mois environ. Le microbiote déséquilibré est également source possible d’infection.

On aura ainsi compris que les patients hospitalisés en réanimation ont souvent un risque d’auto-infection augmenté. Heureusement, la grande majorité de ces complications sont guérissables.

L’équipe de réanimation est experte dans la gestion de ces infections et travaille en équipe avec un infectiologue compétent.